Joyeux Noël 2020

Quel est le vrai sens de Noël ?

Noël n’est pas simplement l’occasion de nous réunir en famille, ou entre amis, pour une simple fête. Derrière les lumières, les cadeaux et les délicieux mets, se cache quelque chose de plus grand, et que beaucoup ignorent.
 

Le vrai Noël est et doit rester l’évènement extraordinaire qui a ouvert toute grande la porte du salut pour l’humanité perdue. Il faut donc que chacun sache que, ce jour là, le Christ est vraiment venu dans le monde pour sauver les pécheurs que nous sommes.

Comme l’ont dit les anges aux bergers (Luc 2.14), Noël est un jour de paix, pour toute l’humanité.

Joyeux Noël 2019
Joyeux Noël 2019
Une petite histoire de Noël…

Personne ne m’aime

La mère “Grognon”

Les douze coups de midi sonnaient à la vieille horloge du village. Aussitôt chacun s’empresse de rentrer chez soi où l’attend un repas chaud si réconfortant en ces jours froids de décembre.

Mère “Grognon” pendant qu’elle retirait des cendres de son foyer, a compté, elle aussi les coups… Mais chose curieuse, rien n’a changé pour elle. Pourquoi se hâterait-elle ? Elle n’attend personne pour partager son repas ! Pas de mari, pas d’enfants, pas d’amis.

Elle vit seule et à qui veut l’entendre, déclare non sans fierté qu’elle n’aime personne et que personne ne l’aime. Les voisins no se soucient pas d’elle et s’ils s’étaient avisés de lui rendre visite, elle aurait claque la porte au nez. Jamais un sourire, jamais une parole aimable n’éclairent son visage.

Elle est l’une des plus anciennes locataires du quartier ; elle vit au troisième étage dans une pièce particulièrement sale. Nul ne sait d’où elle vient. Les enfants l’ont surnommée “la vieille grognon”.

Que sait-elle de sa triste enfance, sinon qu’elle est née dans un taudis et qu’elle a perdu sa mère deux jours après.

Jamais elle n’a connu la moindre affection.

Un souvenir de Noël

Une chose l’avait pourtant frappée lorsqu’elle avait neuf ans. La directrice de l’orphelinat l’avait envoyée faire des courses. Au retour, elle avait emprunté une rue étroite, bordée de maisons d’ouvriers. Il était environ sept heures, c’était la veille de Noël. Là, une scène merveilleuse ravit toute son attention, les volets de la maison étaient ouverts. Elle vit une chambre éclairée par une bougie posée sur une table. Autour quatre petits lits, et dans chaque lit un petit entant blond et une maman blonde qui allait de l’un à l’autre. Elle arrangeait l’oreiller avec tendresse, rentrait les couvertures et terminait par un baiser sur chaque joue et les bras se jetaient alors autour de son cou.

Dehors, toute seule, elle ne put retenir ses larmes, elle avait vu trop de bonheur, elle qui se rappelait n’avoir jamais reçu un baiser.

Peut-être sa mère l’avait-elle embrassée avant de mourir ? L’infirmière lui avait seulement dit que sa maman était blonde et jolie. Est-ce qu’elle aurait arrangé son lit, si elle avait vécu ? se demandait l’enfant avec tristesse.

Mère Grognon ne devait pas oublier ce soir-là. Mais en vieillissant, elle s’était endurcie et aigrie. Puisque personne ne l’avait aimée, elle n’aimerait personne. Parce qu’elle était contre tout le monde, tout le monde était contre elle.

Et pourtant, ce désir d’attention qu’elle avait éprouvé une certaine veille de Noël revenait malgré elle. Elle aspirait parfois à être aimée et à aimer.

Une rencontre fortuite

Des pas dans l’escalier… C’est curieux, remarque la vieille femme occupée à raviver son feu. Elle s’arrête pour écouter… Ces pas légers et lents l’intriguent. Un enfant ? Un rat ?

La curiosité aidant, elle ouvre la porte… Là sur le palier, un petit chat noir, maigre à faire peur, la regarde d’un air suppliant, quémandant le droit d’entrer. Mère Grognon déteste par-dessus tout les chats.

“Va-t-en”, crie-t-elle en lui décochant méchamment un coup de pied et en agitant son châle pour l’effrayer. Le petit chat recule apeuré, puis va se coucher dans un coin sur le palier. Peut-être n’a-t-il plus la force de redescendre les marches.
Bah, pense-t-elle, il finira bien par s’en aller.

Mais pas du tout. Longtemps après, elle a la surprise de l’entendre appeler faiblement.

“Miaou ! Miaou !”
Puis plus rien. II finira sûrement par mourir… se dit-elle, ou partir.

Intriguée, elle ouvre la porte. Non, il n’est pas mort, mais bien mal en point. Il tremble. Chez Mère Grognon un bon feu crépite dans la cheminée et la chaleur se répand sur le palier. Le petit chat fixe longuement Mère Grognon comme pour la supplier encore.

La joie d'aimer

C’est alors qu’il se passe quelque chose d’étrange en elle, quelque chose qu’elle n’a jamais ressenti. Quand elle voit cette pauvre bête regarder avec envie les flammes dans âtre, elle se souvient tout à coup de cette froide veille de Noël, il y a quelque soixante ans, où elle avait ardemment désiré un peu de la chaleur et du bonheur des autres, mais personne ne l’avait invitée à entrer.

Mère Grognon se penche alors lentement sur le petit animal pour ne pas l’effaroucher. Elle le saisit et l’installe maternellement dans ses bras puis l’emporte dans sa chambre qu’elle barricade
derrière elle.
Il a une blessure à la patte…

Avec amour, un amour tout neuf, Mère Grognon lave avec précaution la blessure et lui bande la patte. Elle lui verse de son propre lait dans sa soucoupe. Puis elle le prends sur ses genoux et le caresse avec douceur, en souriant.

Miracle ! Un cœur révolté, fermé vient de s’ouvrir, certes pour un misérable petit chat, mais c’est un grand jour qui marque une grande étape dans la vie de cette femme solitaire.

Elle vient enfin de découvrir la joie d’aimer.

Une joie remarquée

Évidemment son geste ne passe pas inaperçu. Quelqu’un dans le ciel l’a remarqué et s’en est réjoui. Celui qui dit encore :
“Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entends ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je souperai avec lui et lui avec moi…”
De fait Mère Grognon ne sait rien encore du Seigneur vivant et riche en amour qui la cherche depuis longtemps.

C’est chose bien nouvelle pour la vieille dame que d’avoir à s’occuper de quelqu’un d’autre que d’elle-même. D’ordinaire le matin, son soucis est de savoir ce qu’elle mangera à midi et quel vêtement elle enfilera pour ses courses. Quoique étrange pour elle, ce changement lui plaît et plus les jours passent, plus elle s’attache à cet animal qui lui répond du reste avec une fidélité touchante. D’ailleurs, ne la suit-il pas souvent
lorsqu’elle fait ses courses ! Le quartier n’en revient pas.

“Qu’est-ce qui arrive à notre voisine ?” ironisent certains.
Elle qui, solitaire, n’adressait la parole à personne, passait son temps à converser avec son nouveau compagnon.

Un amour qui devait changer

Hélas, un matin, de retour de l’hospice où elle était allée chercher quelque secours, elle s’aperçut d’un grand malheur. Son chat avait disparu ! C’était inexplicable. Tiens la fenêtre est ouverte, peut-être a-t-il sauté, se dit-elle.

Partout Mère Grognon chercha son chat. Le soir tomba, puis la nuit. Le lendemain et les jours suivants, elle chercha.

Hélas ! Il ne devait plus revenir.

La chambre plus sombre que jamais était absolument vide. Une fois de plus la vieille femme n’avait plus personne à aimer…
Et bien, non ! Ce n’était pas comme auparavant ; quelque chose avait changé. Elle n’était plus satisfaite de retrouver la vie solitaire et égoïste qu’elle avait menée. Elle savait ce que c’était que d’aimer, bien qu’elle n’eût aimé qu’un chat. Elle savait aussi ce que c’était que d’être aimé même par une bête.

Cette vieille soif d’affection qu’elle avait ressentie jadis étant enfant lui revenait infiniment plus ardente.
Les semaines passèrent… Elle songea à trouver quelqu’un qu’elle puisse aimer. Un enfant du quartier ? Peut-être ! Hélas, les gamins fuyaient dès qu’elle les appelait. Les mois s’écoulaient…

Une occasion à saisir

Pourtant, un jour qu’elle se trouvait à quelque distance des voisines remplissant leur cruche à la fontaine, elle surprit une conversation qui éveilla toute son attention. Elles parlaient d’une très petite fille dont personne ne voulait se charger et qui allait être placée à l’orphelinat.

“Orpheline comme je l’ai été !” se dit Mère Grognon.

Il fallait empêcher l’enfant de connaitre ce qu’elle avait vécu. Il ne fallait pas qu’elle aille à l’orphelinat.

Elle approcha sans hésiter une seconde du cercle, posa sa main sur la bras d’une dame et lui demanda :

– Est-ce qu’ils me la donneraient, la petite ?
– Pensez voir ! Qu’est-ce que vous feriez avec elle ? Vous ne pourriez pas vous en occuper à votre âge.
– Bah ! Quand on peut s’occuper d’un chat…  s’exclama un homme qui se tenait sur le pas de la porte, une grosse pipe à la bouche.
– Bien sûr ! dit une femme. Mais de quoi vivra-t-elle ? Jamais elle ne pourra entretenir l’enfant avec ce qui lui ai donné.
– Je travaillerai, dit mère Grognon en montrant ses mains calleuses. Je travaillerais aussi longtemps que je pourrai me trainer… Je vous en supplie, donnez-la moi. Je l’aimerait…comme ma fille.
– Laissez-la essayer… répliqua l’homme à la pipe.

Une foi qui se donne

Sans connaître la réponse, Mère Grognon se mit au travail. D’ailleurs, ce surnom depuis longtemps le lui convenait plus. Jamais elle n’avait réalisé la saleté de sa chambre et son air pitoyable. Elle découvrit aussi brusquement sa misère morale, elle qui disait, jusque-là, qu’elle n’avait rien à se reprocher.
Il faut que je nettoie partout, se dit-elle.

D’abord, elle tira de dessous son lit un petit coffre soigneusement ficelé où dormait son magot amassé sou par sou.

Enfin, il allait servir !

Elle frotta plusieurs jours avec énergie. Des peintres vinrent tapisser et peindre fenêtres et plafond. En quelques heures, la chambrette état métamorphosée. Rien n’était trop beau pour la petite !

Mais allait-on la lui confier ?

Une espérance qui ne trompe pas

Eh, oui ! Quelques jours plus tard, on vit Mère Grognon tenant l’enfant par la main. Tous les voisins étaient sur le pas de la porte pour les voir passer. Quant à Mère Grognon, elle croyait rêver. Comme elles allaient être heureuses ensemble ! Elle savait que la petite l’aimerait à son tour et deviendrait pour elle, en grandissant, sa joie et son réconfort.

À son insu le Seigneur vivant, qu’elle ne connaissait pas encore, ajoutait un nouveau maillon à la chaîne qui la conduirait jusqu’à Lui. Quand serait -elle complète, cette chaine ?

Ce fût un jour de Noël, en accompagnant la petite Blanche toute radieuse à la fête pour les enfants, que Mère Grognon entendit parler de l’amour du Sauveur, de son Sauveur qui quitta le ciel de gloire et souffrit la mort de la croix pour elle… pour elle…

Y avait-il  bonheur plus grand ?
Aimer, se savoir aimé de Dieu…

Mère Grognon revoyait toutes ses années d’enfance où elle avait, toute petite déjà, tant souffert, puis sa longue vie égoïste et solitaire de révoltée. Comme elle regrettait ces années perdues. Mais enfin, elle avait trouvé la paix et la joie qu’elle ne pensait jamais connaître. Elle serrait la main de la petite dont les yeux émerveillés ne quittaient pas le sapin en fête et les cadeaux qui se balançaient aux branches.

Elle aimait, elle était aimée, son cœur éclatait de joie. une joie trop forte qui la faisait pleurer.

D’après le récit de Mrs O. F. Walton